Les chambranles : planches de Roubo

Descriptif: 
Dans son Dossier sur les chambranles, Sylvian Charnot fait référence au célèbre traité "L'Art du Menuisier" de Roubo (1769). Voici en très haute définition les planches citées dans l'article de cet ouvrage ancien.
Sommaire: 

(Note : les images ci-dessous, de très grand format, peuvent être un peu longues à s'agrandir si vous cliquez dessus, soyez patient)

« Regardons ce que dit L’Art du menuisier, de notre bon Roubo. Examinons la Planche 1. Notez d’abord qu’à cette époque (XVIIIe siècle), ce qu’on appelle maintenant une porte de communication double se nommait « porte en placard ». En détaillant, on voit que le chambranle en lui-même est composé de deux montants (appelés ici "battants") et d’une traverse. Il s’agit de la partie dormante sur laquelle sont ferrées les portes. Ce n’est donc pas un décor, mais bien un élément porteur de l’ouvrage. On voit sur la coupe horizontale qu’il est scellé en applique sur la maçonnerie, et embrevé dans le prolongement des lambris qui la recouvrent. Pour habiller l’épaisseur du mur, des boiseries d’ébrasement ("revétissements d’embrasements" dans la langue de l’époque) sont également embrevées dans le chambranle et le double chambranle qui lui fait pendant. »

Allons plus loin. La Planche 2 nous montre que le menuisier de ce temps s’occupe d’harmoniser et d’ordonner les décors des appartements : les portes s’alignent par leurs axes, leurs largeurs sont identiques, ou pour le moins coordonnées, et le visuel de chaque pièce est respecté : il s’agit ici de l’exemple classique d’un intérieur d’alors : de bas en haut, on a une enfilade de pièces (antichambre, salle à manger, grand cabinet, salon et chambre à coucher). Portes fermées, les décors sont identiques : dans l’antichambre, les portes apparaissent toutes deux au nu des murs, dans la salle à manger, elles sont toutes deux en ébrasement, et ainsi de suite.

Respect des ordres d’architecture, progression de la richesse de mouluration en fonction de l’importance de la pièce… Rien n’était laissé au hasard (Planche 3) !

Bien sûr, pour obtenir cet effet, les portes sont ferrées une fois au recto, une fois au verso des chambranles. Cela impose donc des systèmes de rotation différents, qui sont décrits sur les Figs. 1, 2, 3, 4 et 5 de la Planche 2. Remarquez en passant l’alignement du chant intérieur des chambranles. Pour Roubo, le chambranle est donc lié à la porte intérieure, et il en constitue le dormant. La distinction est nette avec les portes extérieures, que l’auteur nomme "portes bourgeoises" ou "portes bâtardes" qui sont ferrées soit sur bâti, soit directement dans la maçonnerie (Planche 4). On voit que, dans ces cas, le scellement ne se fait plus en applique, mais en fond de feuillure, dans l’ébrasement. On peut remarquer aussi que le bâti n’est pas décoré, car il n’est pas destiné à être visible. »

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